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3 questions à Hubert Haddad

3 questions à Hubert Haddad

Régulièrement, le Who’s Who donne la parole à une personnalité. Le principe est simple : 3 questions, 3 réponses.
Quelques mots ou plusieurs lignes, libre à chacun d’y répondre selon son inspiration.

 

 


Né à Tunis en 1947, Hubert Haddad a publié son premier roman en 1974 : Un rêve de glace. Parmi ses grands romans, Palestine a été récompensé par le Grand prix du roman de la Société des gens de lettres, le Prix des cinq continents de la francophonie, et le prix Renaudot poche 2009. Auteur de nouvelles, il a obtenu le prix Maupassant 1991 pour Le Secret de l'immortalité et le prix Renaissance de la nouvelle pour Mirabilia.

Son dernier roman, Théorie de la vilaine petite fille, raconte « l’incroyable destin des sœurs Fox, ces deux fillettes de l’Amérique puritaine qui, par une nuit de mars 1848, en réponse aux bruits répétés qui secouent leur vieille ferme, inventent le spiritisme comme on joue à cache-cache ».

 

 

- De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?

Peut-être, au fond, pour ce qui me concerne – enfant de l’immigration, né dans une famille défavorisée, fort démunie culturellement – d’avoir pu faire de ce qui m’était apparemment inaccessible, voire impossible, une passion et une vocation : à savoir l’usage de la langue française, dans laquelle j’ai déjà donné une soixantaine de livres et par laquelle je ne cesse d’apprendre et de me renouveler.

  

 

- Quel(s) autre(s) métier(s) auriez-vous aimé exercer ?

J’ai été un temps instituteur, c’est un merveilleux métier si on le prend à cœur : éveiller les esprits, démontrer que tous les enfants ont les mêmes aptitudes dès lors qu’on s’efforce de transcender les pesanteurs sociales et familiales. J’aurais aimé être astrophysicien, mon roman-dictionnaire l’Univers en témoigne. J’aurais pu aussi me consacrer entièrement à la peinture comme mon frère aîné Michaël; l’art est comme la poésie, il engage tout l’être dans l’instant présent, ce qui peut ressembler au bonheur, en tout cas à la passion de vivre.

 

 

- Avez-vous un ou des modèles ? Une personnalité qui vous a inspiré ?

Enfant, mon frère Michaël, aujourd’hui disparu, m’a sans doute donné le goût de la création. Et puis il y a toutes les grandes figures de l’art et de la littérature : ce sont les œuvres, mes vrais modèles, depuis l’Odyssée, Antigone, La Vita Nova, Hamlet ou Les Fleurs du mal. Et les héros de l’esprit comme Platon, Descartes, Rousseau, Emily Dickinson, Rimbaud…

 

 

- Question subsidiaire : Quelle question auriez-vous aimé que l’on vous pose ? Quelle en serait la réponse ?

Pourquoi avoir écrit un roman sur le spiritisme  (Théorie de la vilaine petite fille, éditions Zulma) ?
Parce que, comme disait le sociologue Marcel Mauss, il s’agit d’un « fait social total ». À travers l’aventure extravagante des sœurs Fox, ces gamines qui ont « inventé » la communication avec l’Au-delà, c’est toute la société américaine et occidentale qui se révèle formidablement à nous, d’un point de vue certes romanesque, sur tous les plans socio-historiques, tant des mœurs et des croyances que de l’économie et de la politique.

 

 


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