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La Grande famille du cinéma français en 2011 - partie 1


Ce qu’il y a de bien avec les cérémonies, outre les petits fours, c’est qu’elles sont l’occasion de faire un bilan de l’année écoulée.



 

La cérémonie des Césars se déroulera le vendredi 24 février. Comédiens, réalisateurs, cadreurs, scénaristes, photographes, costumiers et décorateurs s’y presseront dans l’espoir de soulever la mythique statuette qui doit son nom à son sculpteur, César. Deux jours plus tard aura lieu la version américaine, avec ses paillettes et ses stars internationales qui rêvent de soulever une statuette qui n’avait pas de nom jusqu’à ce qu’une secrétaire s’exclame en la regardant : « Mais elle ressemble à mon oncle Oscar ! ». Que le sculpteur français et l’oncle Oscar n’aient pas la même renommée n’empêche pas les Américains d’avoir une longueur d’avance au niveau du prestige. Sauf que…

Sauf que 2011 a été une année fantastique pour le cinéma français et que les Frenchies risquent bien de créer la surprise en soulevant la réplique du fameux oncle d’Amérique. Mais le cinéma français ne se résume pas à un film, deux cérémonies, des petits fours, du champagne, un sculpteur et une secrétaire physionomiste. Revenons sur ce qui a fait le 2011 des salles obscures, les succès publics, les succès d’estime, les moments forts.

Retour sur la grande famille du cinéma français de l’année 2011.

 

Les enfants prodiges

 

Sur la photo de famille, on a d’yeux que pour lui. Jean Dujardin est incontestablement l’homme fort du cinéma français de ce début d’année : déjà primé à Cannes en mai dernier, il est nommé pour le prix d’interprétation masculine à la fois aux Césars et aux Oscars. Michel Hazanavicius peut se féliciter de l’avoir choisi car jamais un film muet n’a fait autant de bruit. A l’heure de la 3D, The Artist réussit en effet le pari fou du cinéma muet et en noir et blanc. Le public et les critiques sont conquis, et le film a déjà amassé pas moins de 30 récompenses toutes catégories confondues !

 

En couleurs et en paroles, Polisse de Maïwenn, s’il ne connaît pas le même rayonnement international, reste l’un des grands gagnants de l’année écoulée, avec notamment le prix du jury du festival de Cannes. Karine Viard et Marina Foïs se disputeront le César de la meilleure actrice pour ce film, qui accumule les nominations à cette cérémonie : meilleure actrice dans un second rôle, meilleur acteur dans un second rôle, meilleur espoir féminin, meilleur scénario original, meilleur son, photo, montage… et meilleur film.

 

L’autre grand favori pour le César du meilleur film est l’incontournable Intouchables d’Eric Toledano et Olivier Nakache, avec François Cluzet. Récompensé en 2007 pour Ne le dis à personne, l’acteur prolifique, également à l’affiche cette année avec Mon père est une femme de ménage et L’Art d’aimer, est bien placé dans la course au César du meilleur acteur, en tandem avec Omar Sy.

 

Les parrains

 

Dans les repas de famille, ils trônent en bout de table, président, impressionnent et imposent le respect. Appelés aussi les monstres sacrés, ce sont eux que l’on attend. Ils ont d’ores et déjà marqué l’histoire du cinéma français et offrent une visibilité au film par leur seule présence.

 

Véritable icône, Catherine Deneuve est évidemment de ceux-là. Elle partage Les yeux de sa mère avec Marina Foïs. Isabelle Adjani est, elle, à l’affiche du long-métrage De Force avec Eric Cantona (également au casting de Switch).

 

Gérard Depardieu a joué dans Je n’ai rien oublié avec Niels Arestrup (également à l’affiche de Tu seras mon fils aux côtés de Patrick Chesnais). André Téchiné a réalisé Impardonnables, avec André Dussollier et Carole Bouquet. Claude Miller a sorti Voyez comme ils dansent et Roman Polanski Carnage (nommé pour le César de la meilleure adaptation). Le Dieu du Carnage est une pièce écrite par Yasmina Reza dans laquelle Isabelle Huppert avait joué. Jean-Pierre Mocky, réalisateur hyper productif, y est allé de ses deux films : Les Insomniaques et Crédit pour tous. Quant à Claude Lelouch, c’est un reportage qu’il offre à ses fans : D’un film à l’autre.

 

La famille proche

 

Il y a ensuite tous ces comédiens qui ont su s’attacher l’affection du public, ceux qui sont bankable ou que l’on aime retrouver, tout simplement parce qu’on les suit depuis si longtemps qu’ils font partie de notre vie, à la manière de cousins éloignés dont les visages nous sont familiers à force de les voir sur les photos de famille. On les apprécie, on les estime, mais, surtout, leur présence est rassurante pour le spectateur (et le producteur).

 

Dans le rôle de ces cousines qui nous émeuvent ou nous font rire, Catherine Frot a joué cette année dans Coup d’éclat, Ariane Ascaride est une nouvelle fois enrôlée dans un film de Robert Guédiguian, Les Neiges du Kilimandjaro (pour lequel elle est  nommée pour le César de la meilleure actrice), Nicole Garcia est dans Pourquoi tu pleures avec Benjamin Biolay, et Yolande Moreau dans Où va la nuit.

 

La « grande famille du cinéma » est comme toutes les familles : parmi les cousins, il y a les gros bras, les drôles, les intellos... Gérard Lanvin et Olivier Marchal ont joué dans Le fils à Jo, Denis Podalydès dans La conquête pour lequel il est nommé pour le César du meilleur acteur tout comme Olivier Gourmet pour son rôle dans L’Exercice de l’Etat.

 

Côté réalisateur, Cédric Klapisch s’est illustré avec Ma part du gâteau, Mathieu Kassovitz avec L’Ordre et la Morale, Philippe Lioret dans Toutes nos envies avec Vincent Lindon et Marie Gillain (nommée pour le César de la meilleure actrice), tandis qu’Alain Cavalier est nommé pour la mise en scène de Pater.

 

La deuxième partie est à lire la semaine prochaine...

 

 

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