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3 questions à Emmanuel Ethis

3 questions à Emmanuel Ethis

Régulièrement, le Who’s Who donne la parole à une personnalité. Le principe est simple : 3 questions, 3 réponses.
Quelques mots ou plusieurs lignes, libre à chacun d’y répondre selon son inspiration.

 

Emmanuel Ethis est universitaire et sociologue du cinéma. Professeur et président de l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse, il est également président de la commission culture et université au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, vice-président du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle et président de l’Institut supérieur des techniques du spectacle.

 

 



- De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?

Je ne sais pas si on peut parler de fierté, mais je crois que le plus important est de porter - même dans les moments de doute extrêmes - les valeurs républicaines au sein de nos institutions ; ce que j'ai toujours tenté de faire en tant que professeur des universités, président d'université, aujourd'hui au Haut conseil de l'éducation artistique et culturelle, hier à la Commission culture et université ou au feu Conseil de la création artistique. Ces valeurs sont celles de l'égalité réelle dans la transmission des savoirs de la science et de la culture qui nous amène donc à considérer les conditions de cette transmission pour que notre patrimoine scientifique et culturel soit véritablement partagé par tous. Très fier donc d'être avant tout un enseignant-chercheur à l'université d'Avignon au sein d'une communauté universitaire inventive et généreuse.

 

- Quel autre métier auriez-vous aimé exercer ?


Je crois que mon métier de chercheur en sociologie de la culture, du cinéma et des publics est ce dont je rêvais depuis l'âge de huit ans. Les autres fonctions qui se sont greffées autour sont un enrichissement, mais mon métier de chercheur demeure - et de très loin - celui que je voulais faire, ce qui rend difficile la réponse à votre question. Certes, on peut tous rêver d'avoir deux vies. Si j'en avais une autre, j'aimerais être compositeur, orchestrateur, chef d'orchestre, quelque chose comme ça qui tourne autour de la musique, musique symphonique interprétant des partitions populaires telles celles des grandes musiques de films (Michel Legrand, John Williams, Quincy Jones ou John Barry)...

 

- Avez-vous un ou des modèles ? Une personnalité qui vous a inspiré ?

Évidemment, beaucoup de modèles, mes camarades de classe du primaire au lycée, le professeur Paul Veyne du Collège de France, mes collègues enseignants-chercheurs Jean-Louis Fabiani, Emmanuel Pedler, Jean-Claude Passeron ou Damien Malinas. Pierre Bergé, un homme au parcours exemplaire en tous points. Ceux qui mènent, à gauche comme à droite, en France des combats politiques républicains engagés dans ce qui apparaît comme une logique d'intérêt général pour le pays en inventant l'écologie de l'avenir plutôt qu'en préservant un passé replié sur lui-même...
Mes amis et ceux que je considère comme des amis qui ont toujours été de grandes sources d'inspiration - Damien Malinas encore, Gianni Giardinelli, Laure Adler, Philippe Ellerkamp, Christiane Bourbonnaud, Pierre-Louis Suet, Natalie Petiteau, Natalie Coste-Cerdan, Ludovic Mannevy, Jean-François Camilleri - tout comme ma mère et mon père... Lorsque j'étais jeune, Daniel Balavoine interpellant Mitterrand est demeuré, lui aussi, un modèle de personnalités inspirantes, engagées à ma portée.
Après, je ne peux vivre sans concevoir, que ce sont aussi des femmes qui m'inspirent, des écrivaines comme Nathalie Sarraute ou Joyce Carol Oates, des scientifiques comme Hypathie, mathématicienne et philosophe d'Alexandrie dont le parcours est imposant de force et de nécessité.
Et puis bien sûr des héros de fiction comme Tom Doniphon incarné par John Wayne dans l'Homme qui tua Liberty Valance car c'est un homme modeste qui sait combien il est important de ne pas être dans la lumière pour que la justice et les valeurs humanistes puissent s'installer, le président des Etats-Unis David Palmer de la série 24h Chrono à cause de son éthique et John Steed de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir... Des héroïnes de fiction : Mme Peel de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir et - je ne saurais l'expliquer - les deux sœurs Ana et Elsa du dessin animé de la Reine des Neiges... Nous sommes des génériques et j'aimerais développer tellement cette question qui prendrait mille pages afin d'expliquer que toutes mes rencontres m'inspirent, que mon travail au quotidien avec mon équipe de l'université m'inspire. Ma secrétaire Jacqueline Delmas m'inspire... C'est une réalité... Nous sommes le résultat effectif de toutes nos rencontres, nos lectures, nos fictions...

 

- Question subsidiaire : Quelle question auriez-vous aimé que l’on vous pose ? Quelle en serait la réponse ?

Je suis sociologue de formation donc j'aurais aimé qu'on me pose précisément cette question : quelle question auriez-vous aimé que l'on vous pose. C'est fait donc je vous remercie de me l'avoir posé et de me permettre de vous répondre par ce qui n'est pas tout à fait une pirouette.


Biographie liée

  • Voir la biographie de Emmanuel Ethis Sociologue du cinéma, Universitaire > CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS (CNAM) > INSTITUT SUPÉRIEUR DES TECHNIQUES DU SPECTACLE > RECTORAT DE L'ACADÉMIE DE RENNES > RECTORAT DE LA RÉGION ACADÉMIQUE BRETAGNE

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