Didier Migaud

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le successeur de Philippe Séguin et de Pierre Joxe n'a pas le profil de ses prédécesseurs. Il n'est pas énarque, et n'a jamais été membre de la Cour des comptes qu'il s'apprête à présider. Et bien sûr il est issu de l'opposition. Discret sur la scène médiatique, ce très actif député de l'Isère est entré tôt en politique. Il aura siégé 22 ans de suite à l'Assemblée nationale dont il présidait depuis 2007 la commission des finances, ce qui était déjà une marque d'ouverture. Homme de consensus, il a été souvent amené à travailler avec ses adversaires politiques : c'est lui qui, avec le député UMP Alain Lambert, mit sur pied en 2001 la LOLF, qui réformait en profondeur le budget de l’Etat. Mais on l'a vu aussi prendre position contre le gouvernement Fillon, notamment sur la question des niches fiscales. Sa nomination, si elle constitue un "coup" politique à la veille des élections régionales, n'est pas dénuée de risque pour le gouvernement : nommé à 57 ans à un poste inamovible, Didier Migaud pourrait rester 11 ans dans ses fonctions. En tous cas,  le nouveau chef des sages de la finance publique a promis neutralité et impartialité…