Emmanuelle Bercot, réalisatrice audacieuse

La réalisatrice qui n’a jamais eu peur de s’attaquer aux sujets difficiles, sort cette semaine son nouveau film retraçant l’histoire du scandale du Médiator : La Fille de Brest. Un film avec Benoît Magimel dans le rôle d’Antoine Le Bihan et Sidse Babett Knudsen dans celui d’Irène Frachon, la pneumologue qui a dénoncé le tristement célèbre médicament.
Il faut dire que, en tant que comédienne, elle a été à bonne école en jouant sous les directions de Claude Miller, Bertrand Tavernier, Claude Lelouch, Benoît Jacquot, Olivier Assayas ou encore Jean-François Richet ou Maiwen qui la fit jouer dans Polisse. Mais jouer la comédie ne lui suffit pas, Emmanuelle Bercot devient rapidement scénariste et réalisatrice. Deux courts métrages remarqués en 1997 (Les Vacances) et 1998 (La Puce) mais c’est avec Clément qu’elle s’impose en 2001 : une trentenaire qui tombe amoureuse d’un adolescent de treize ans… un choix audacieux qui lui vaudra le prix de L’Age d’or 2003. Suivront notamment Tirez sur la caviste qui obtient le prix de l'Audace (quand on vous dit qu’elle n’en manque pas !) du syndicat de la critique de cinéma en 2010, ou encore Backstage et Elle s’en va. Elle a été l’une des personnalités fortes du Festival de Cannes 2016 avec rien de moins que l’ouverture du festival avec La Tête haute en tant que réalisatrice et le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans Mon roi (ex-aequo avec Rooney Mara pour Carol). La Fille de Brest raconte le parcours et le courage hors du commun d’Irène Frachon du moment où elle découvre les liens entre des morts suspectes et un médicament commercialisé depuis trente ans jusqu’à l’explosion médiatique de l’affaire.