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Jean-Paul FITOUSSI

Jean-Paul FITOUSSI

To BIB or not to BIB ? Telle est la question posée lundi par le rapport de la commission Stiglitz. En clair : faut-il réformer l’indicateur économique que nous utilisons, le PIB (Produit intérieur brut) pour en introduire un nouveau, le BIB (Bonheur intérieur brut) ? Jean-Paul Fitoussi, qui a coordonné la commission présidée par Joseph Stiglitz et Amartya Sen, est convaincu qu’il est temps de changer notre façon de mesurer la performance économique. Comment accorder plus de crédit, en effet, à un indicateur qui comptabilise accidents de la route ou incendies de forêt comme un facteur de croissance – puisqu’ils feront intervenir garagistes, chirurgiens et pompiers ? Reste que si le PIB est biaisé, le plus difficile sera de créer de nouveaux indicateurs – plus égalitaires et plus respectueux de l’environnement. Le président de l’OFCE (l’Observatoire français des conjonctures économiques) sait pertinemment que le bonheur n’est pas quantifiable, citant même Jacques Prévert qui disait qu’« on [le] reconnaît au bruit qu’il fait quand il s'en va ». Mais en introduisant les notions de bien-être et de qualité de vie dans la mesure de l’activité économique, Jean-Paul Fitoussi, auteur de La Nouvelle écologie politique, aimerait au moins ouvrir le débat. La commission Stiglitz a donc présenté douze recommandations afin d’améliorer la statistique publique : prendre en compte le revenu médian et non le revenu moyen, les activités non marchandes, les inégalités… Initiateur du projet, Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà demandé à l’Insee d’adapter son outil statistique et va plaider pour que toutes les organisations internationales suivent… sans quoi l’entreprise perdrait tout son sens. La France aurait d’ailleurs toutes les chances d’être mieux classé sur le plan international si ces nouveaux paramètres étaient pris en compte.


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