Régis Jauffret

On n’échappe pas à la rentrée, qu’elle soit scolaire, sociale, ou même littéraire ! Si les rayons des libraires ont accueilli un peu moins de nouveautés cette année (676 au total, tout de même !), certains auteurs se sont déjà placés dans la course aux prix littéraires de l’automne (Goncourt, Renaudot et autres Médicis). En bonne place se trouve le Marseillais Régis Jauffret et son quinzième roman, Lacrimosa. Le romancier, publié pour la troisième fois dans la collection Blanche de Gallimard (après Asiles de fous et Microfictions, tous deux récompensés), nous livre un dialogue épistolaire entre le narrateur et Charlotte, une jeune femme brièvement aimée et qui s’est suicidée. Ne pouvant rendre compte ni de la vie ni de la mort de Charlotte, l’écrivain les réinvente, quitte à ce que la suicidée malmène le narrateur (Régis Jauffret lui-même) et le renvoie à sa propre lâcheté. « Je tords le réel », écrit Jauffret, « pour éviter de me cogner la tête contre son métal froid ». Ses lecteurs en redemandent.