Constance Rivière redonne vie aux ombres

Membre du Conseil d'Etat, directrice générale de l'Etablissement public du palais de la porte Dorée, Constance Rivière est également une romancière qui se fait une place dans le paysage littéraire français. On la retrouve avec la sortie de son troisième livre lors de cette rentrée. Son premier ouvrage, Une fille sans histoire, a été en lice pour le Goncourt du premier roman et est actuellement adapté pour le cinéma.

Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’Ecole nationale d’administration, elle débute sa carrière en tant qu’auditrice puis maître des requêtes au Conseil d’Etat. Conseillère spéciale chargée de la culture, de la communication et de la citoyenneté de François Hollande, elle a notamment dû gérer les conséquences des attentats de novembre 2015, dont elle a tiré un premier roman, Une fille sans histoire. Nommée en septembre 2022 directrice générale de l’établissement public du Palais de la Porte Dorée, qui héberge le Musée national de l’histoire de l’immigration, elle a pour objectif de « remettre de l’historicité et de la profondeur de champ, notamment scientifique, sur la question de l’immigration, qui est souvent écrasée par des généralités aveuglantes et qui empêche la pensée de s’asseoir solidement sur des faits objectifs, sur des données historiques, sociologiques, démographiques. » .

Pour cette nouvelle rentrée littéraire de l’automne 2023, elle publie un nouveau roman aux éditions Stock, La Vie des ombres. « À première vue, rien ne semble rapprocher l’écrivaine Constance Rivière du cinéaste américain Frederick Wiseman. Ni l’origine, ni la nationalité, ni l’âge. Est-ce cette profonde différence qui fonde ce livre ? Ce que cherche Wiseman depuis un demi-siècle, à travers plus de cinquante films documentaires consacrés à la société américaine, c’est la trace que laissent les laissés pour compte, les internés, les victimes de violence conjugale, les exclus du miracle économique, les habitants des cités, mais aussi les membres d’une communauté humaine éparse qui va du petit port de Belfast dans le Maine à la banlieue de Chicago et l’Amérique rurale de l’Indiana. La fabrique de l’exception humaine. Qu’est-ce qu’on refuse de voir ? Comment dire ce qui se joue hors cadre, sur le théâtre du monde ? Constance Rivière a voulu voir à son tour ce qui se cachait derrière l’apparente logique des images, quelles histoires pouvaient en naître. Ni biographie d’un documentariste à l’œil caméra, ni essai sur une humanité à la dérive, le récit de Constance Rivière est un voyage profondément personnel qui ressemble à une filature de détective. Un récit d’apprentissage des temps modernes. »