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Restaurateurs d'art - Biographies des personnalités maitrisant ce savoir-faire

Talents du Who's Who Restaurateurs d'art

Le restaurateur d’art est là pour donner une seconde vie à tous les objets artistiques. Selon sa spécialité, il ou elle peut travailler sur un meuble, un tableau, une céramique, un vitrail, une sculpture, un livre ancien, une tapisserie, un monument… Il est le protecteur de la culture et du patrimoine et participe à la pérennité des œuvres et à leur transmission aux futures générations. Il existe deux types de restaurateurs d’art, ceux qui sont spécialisés dans les matériaux (papier, peinture murale ou textile) et ceux spécialisés dans l’art (objets ethnologiques ou artisanaux).


Un peu d’histoire…


Le regard sur l’œuvre d’art a beaucoup évolué au cours des siècles. Au départ, l’œuvre est considérée comme un témoignage du présent, elle n’est reliée ni au passé ni au futur. Le tableau devient un objet de décoration puis de délectation esthétique mais aussi de reconnaissance sociale. Objet de luxe et donc purement commercial, l’acte de restauration n’existe pas et le métier non plus. D’autant plus qu’entre le XVe et le XVIIIe siècle, ce sont les peintres qui corrigent les potentiels problèmes mais avec peu de matériaux et de techniques disponibles, les résultats étaient souvent catastrophiques. De nombreux tableaux de cette époque ont donc dû être jetés. Ce n’est qu’au XIXe siècle que les œuvres d’art sont considérées comme des témoins du temps qui passe. On passe donc d’une reconnaissance uniquement esthétique à une reconnaissance esthétique et historique. C’est dans cette prise de conscience collective qu’est venu un véritable respect de l’œuvre dans sa restauration et sa conservation. C’est donc à ce moment-là que le terme de restaurateur d’art est apparu, d’abord en Italie puis en France et des les Flandres. C’est également à cette même époque que les musées font leur apparition, renforçant l’envie de restaurer les tableaux et œuvres d’art. Avec le siècle des Lumières, on prend conscience de la valeur historique de l’objet d’art, de l’œuvre d’art en général et une idée nouvelle apparaît : celle de préservation. De nombreux outils, matériaux et techniques vont faire leur apparition et permettre la pérennité des œuvres.

Globalement, par rapport à un vieillissement normal, on considère qu’un tableau doit être restauré une fois par siècle, néanmoins, cela ne prend pas en compte les éventuels accidents.


Missions


Le restaurateur d’art a plusieurs missions lorsqu’il travaille sur une œuvre qui doit être restaurée. Celles-ci se structurent plus ou moins de la même façon, comme une sorte de mode d’emploi. Tout d’abord, il faut qu’il évalue les œuvres d’art. C’est-à-dire, examiner attentivement l’œuvre pour identifier son état de conservation, les dommages, les altérations et les problèmes potentiels. Cela implique souvent l’utilisation de techniques de diagnostic avancées, comme l’imagerie infrarouge, les rayons X ou la photographie ultraviolette. Une fois ce constat fait, le restaurateur va devoir se renseigner sur l’œuvre originelle. Il va devoir effectuer des recherches sur l’histoire de l’œuvre, l’époque de sa création, son créateur, les matériaux utilisés, les techniques de production… tout ce qui va l’aider à prendre des décisions lors de la restauration. En fonction du type d’œuvre, il est aussi important de se pencher sur de nombreux détails, par exemple, pour un tableau, il est nécessaire de connaître les caractéristiques du support et des colorants anciens, pour un meuble, la nature du bois… C’est également grâce à ces recherches qu’il va pouvoir choisir les matériaux et techniques de restauration les plus adaptés à l’œuvre. Pour cela, il peut s’aider de bâtonnets ou de cotons imbibés de produits pour dévernir un tableau et accéder aux couleurs d’origine afin de lui redonner son éclat. Pour un dépoussiérage, il a le choix entre un pinceau, un appareil de micro-aspiration ou encore un générateur de vapeur pour un nettoyage plus en profondeur. Il peut utiliser des adhésifs pour recoller des fragments cassés ou différents matériaux (plâtre, enduit, résine, mastic…) pour remplacer des morceaux manquants… À chaque problème sa solution. Par ailleurs, en plus de ces changements, le restaurateur d’art doit apporter une conservation préventive. En effet, il doit mettre en place des mesures pour prévenir les dommages futurs causés par l’environnement, l’humidité, la lumière, les parasites… cela peut inclure un conditionnement spécifique lors du stockage et du transport des œuvres d’art.

Toutes ces étapes doivent respecter la déontologie de la profession qui prévoit que le restaurateur se doit de constituer un dossier technique et photographique pour chaque pièce restaurée où il décrit les procédés qu’il a employés. De plus, celui-ci travaille souvent en concertation avec un historien d’art, un conservateur de musée voire un scientifique.


Formation


Pour exercer comme restaurateur d’art, il est impératif de posséder un bac+5. Tout d’abord, il est possible d’obtenir un Diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE) mention objet pour ensuite accéder à une école. Parmi les nombreuses écoles qui existent dans ce domaine, on peut prendre comme exemple l’école supérieure d’art et de design TALM (Tours, Angers et Le Mans) avec une formation en conservation-restauration des biens culturels. Par ailleurs, l’Institut national du patrimoine recrute dès l’obtention du bac sur concours et délivre un diplôme en 5 ans de restaurateur du patrimoine. Il est par la suite possible d’y faire un master en choisissant parmi les 7 options (arts graphiques et livres, arts textiles, peinture, photographie, sculpture, mobilier et arts du feu). Enfin, il existe plusieurs autres masters tels que le master conservation-restauration du patrimoine de l’école de Condé de Paris ou le master conservation-restauration des biens culturels de l’université Panthéon-Sorbonne à Paris.


Organisations


Le Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) intervient dans les domaines de la conservation préventive, de la conservation curative et la restauration du patrimoine culturel relevant du domaine public ou du domaine privé protégé au titre des monuments historiques. Les activités du CICRP s’exercent dans le respect des exigences du code du patrimoine et du ministère de la Culture. D’autre part, le CICRP mène des études et des recherches liées aux problématiques de la conservation et de l’altération des matériaux du patrimoine.
Le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) a pour mission de mettre en œuvre, en liaison avec les conservateurs responsables des collections, la politique du service des musées de France de la direction générale des patrimoines en matière de recherche, de conservation préventive et de restauration des collections des musées de France.

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